Paris SG – FC Barcelone : quand Xavi piège Luis Enrique dans un vrai match d’entraîneurs
Le Barcelonais a remporté la première manche de cette bataille de coachs. Mais le Parisien n’est pas connu pour désarmer. Alors…
- Publié le 11-04-2024 à 06h44
- Mis à jour le 11-04-2024 à 09h55
La folie des grandes heures de la Ligue des champions a encore frappé.
Au lendemain d’un étourdissant Real Madrid – Manchester City, ce Paris SG – FC Barcelone n’a peut-être pas atteint les mêmes sommets que ce quart de finale déjà légendaire mais il laissera aussi une trace. Dans un autre registre. Avec dans les premiers rôles Luis Enrique et Xavi pour un vrai match d’entraîneurs.
Le premier avait un peu égratigné le second en conférence de presse d’avant-match quand, invité à répondre à la question de savoir qui représentait le mieux l’ADN du Barça entre lui et son ancien partenaire, il avait répondu : “Sans aucun doute moi.”
L’actuel coach des Blaugrana n’avait pas voulu se lancer dans la surenchère. Se disant peut-être qu’il valait mieux attendre la grande explication sur le terrain. À raison. Parce qu’il a réussi à réduire au silence Mbappé, ce qui n’est pas rien. Là où son homologue a commencé par être rattrapé par des maux parisiens qui semblaient à cet instant précis aussi insolubles qu’habituels et dont il portait une partie de la responsabilité.
Pas sur ce souci de gardien d’abord, récurrent, avec des trous d’air improbables déjà vu face au Real Madrid il y a deux ans. Sur ses trois sorties en première période, Donnarumma n’a réussi que sa première face à Raphinha (6e).
Sans un sauvetage miraculeux de Nuno Mendes sur cette tête de Lewandowski (20e), l’Italien aurait été trompé avant ce centre délicieux de Yamal qu’il a mal géré et que Raphinha a exploité (37e).
Mais plus sur cet entrejeu défaillant ensuite. La faute à un déficit de qualités intrinsèques ? Au tourbillon de choix de Luis Enrique qui veut toujours créer autre chose sans parvenir à vraiment construire quelque chose ? La réponse se situe sans doute entre les deux.
L’Asturien a eu le mérite de ne pas s’entêter, de revenir à des choses simples. Basiques. En sortant Asensio qui s’était perdu dans un nouveau poste hybride inventé par son entraîneur qui a lancé Barcola. Ce qui a enfin permis à Paris d’exploiter sa force de percussion pour enfin aller attaquer la profondeur, avec pour résultat trois minutes de folie où Dembélé (48e) puis Vitinha (51e) ont marqué. Ce que Barcola, qui a vu ter Stegen dévier sa frappe sur la barre, a cru pouvoir faire aussi (55e).
Bon dans l’action, Xavi a alors lui aussi prouvé qu’il pouvait se distinguer dans la réaction. Avec un coaching franchement inspiré. Le premier ballon de Pedri ? Une merveille de passe décisive pour Raphinha dont la finition a été à la hauteur du service d’une rare pureté (62e). Et celui de Christensen ? Un but sur un corner où Donnarumma avait certainement mieux à faire que de rester scotché sur sa ligne (77e).
Il y a sept ans, Luis Enrique avait eu trois semaines pour tout renverser. Tout retourner. Tout remonter. Il n’a cette année que six jours pour trouver la parade pour contrer Xavi qui devra lui se passer de Christensen et Sergi Roberto qui seront suspendus. Chacun ses problèmes. À eux de trouver les solutions.
TOP&FLOP
Raphinha 8/10
Lui qui n’avait pas encore marqué en dix matchs dans la compétition a bien choisi son moment pour ouvrir son compteur, faisant d’abord parler son opportunisme puis sa capacité à bien prendre la profondeur bonifiée par sa justesse technique. Un vrai poison tant à gauche qu’à droite après la sortie de Yamal.
Kylian Mbappé 5/10
S’il est impliqué sur le but de Dembélé où il faut mettre en avant son jusqu’au-boutisme et qu’il a beaucoup proposé, il n’a pas forcément été assez vite servi, ce qui a permis au Barça de le prendre quasi systématiquement à deux pour considérablement réduire son influence.
Fiche technique
Paris SG : Donnarumma ; Marquinhos, Hernandez, Beraldo, Nuno Mendes ; Lee (61e Zaïre-Emery), Vitinha, Ruiz (85e Ramos) ; Dembélé, Asensio (46e Barcola), Mbappé.
FC Barcelone : Ter Stegen ; Koundé, Araujo, Cubarsi, Cancelo ; De Jong (75e Christensen), Gündogan (85e Fermin Lopez), Sergi Roberto (61e Pedri) ; Yamal (61e Joao Felix), Lewandowski, Raphinha (75e Ferran Torres).
Arbitre : M. Taylor (Ang).
Avertissements : Sergi Roberto, Vitinha, Cubarsi, Christensen, Beraldo, Fermin Lopez.
Les buts : 37e Raphinha (0-1), 48e Dembélé (1-1), 51e Vitinha (2-1), 62e Raphinha (2-2), 77e Christensen (2-3).